Il existe des images qui peuvent nous aider. Dans l’opéra La Flûte enchantée de Mozart, Tamino, contemplant le portrait de Pamina, chante :
« Ce portrait est d’une beauté enchanteresse, comme aucun œil n’en a jamais vu ».
Nous pouvons prendre les mots « comme aucun œil ne l’a jamais vu » littéralement, car il s’agit d’une image intérieure qui ne peut être vue avec des yeux ordinaires. Chez Tamino, cette image éveille le désir de s’unir à elle. C’est une expérience clé qui le conduit aux portes du Temple de la Sagesse. Il y trouve Pamina, le fond de sa propre âme. Et, après d’autres épreuves, Pamina et Tamino sont enfin admis dans le Temple.
La Flûte enchantée évoque le retournement de notre état naturel en un état spirituel d’illumination. Le processus est guidé par Sarastro, l’élément solaire qui est en nous. Il s’agit d’une transformation comme celle dont il est question dans 1 Corinthiens, chap. 15, v. 51 : « Mais nous serons tous transformés ». Le facteur de transformation qui donne les impulsions se trouve en nous-mêmes.
Vaincre la Reine de la Nuit
Dans La Flûte enchantée, la Reine de la Nuit représente le monde des sensations qui nous emprisonne, le monde des bulles collectives. Elle est vindicative et se déchaîne avec jalousie lorsque nous essayons de lui échapper, lorsque nous décidons de suivre l’image intérieure. Lorsque la vengeance, la haine, la colère, les passions s’éveillent en nous, nous ne sommes pas encore dans le Temple de la Sagesse. Le processus de transformation ne peut commencer que lorsque nous souffrons de notre état actuel.
Trois garçons « venus du ciel », tenant chacun une branche de palmier argentée, guident Tamino dans sa recherche de Pamina. Ils l’encouragent en chantant :
« Ce chemin te mènera jusqu’à ta destination,
Mais toi, jeune homme, tu dois vaincre comme un homme,
Alors écoute notre leçon :
Tiens bon, sois patient et ferme les yeux. »
Ceci indique la méthode pour sortir de la sphère de la Reine de la Nuit. Et la sphère des images du « miroir magique », des écrans, peut même aider ici, du moins lorsqu’elle est utilisée de la bonne manière. Les miroirs obtenaient autrefois leurs propriétés de miroir grâce à un revêtement d’argent, le métal de la lune. Le réseau largement ramifié avec ses nombreux nœuds et ses myriades de connexions est l’outil de la sphère astrale collective, le monde des sensations.
« Tenez bon, soyez patients et fermez les yeux » : dirigez votre regard vers l’image intérieure, vers « Pamina », et ne laissez rien la recouvrir ou l’obscurcir. Femme ou homme, l’amour de cette image vous fera triompher « comme un homme ». Laissez-vous guider par l’amour de l’image intérieure.
Lorsque, grâce à notre choix déterminé et à notre amour pour l’image intérieure, notre vie émotionnelle agitée s’apaise enfin, nous pouvons alors prendre notre première inspiration dans un air frais et pur et une grande joie se répand. C’est le chemin vers le « Parvis du Temple ».
Pamina – le lotus
On peut aussi comparer Pamina au « lotus » qui se déploie en nous. Il a des pétales d’un blanc pur, auxquels rien ne peut adhérer grâce à un revêtement spécial. La coupe transversale des racines du lotus montre d’énormes trous par lesquels la plante pompe l’oxygène dans l’étang où elle pousse. L’oxygène, symbole de l’esprit, peut entrer en nous, l' »étang » d’où pousse le lotus, la nouvelle âme.
Grâce à la conscience spirituelle qui entre dans notre être, nous pouvons respirer le premier souffle libérateur vers le soleil. La fenêtre de l’âme est nettoyée et permet une vue plus claire. De cette manière, nous pouvons peut-être comprendre un peu de la vérité sur la manière dont la création dans laquelle nous vivons est construite et nous y déplacer d’une nouvelle manière.
Si nous restons ainsi, avec une âme cristalline, concentrés sur les images du feu et de la lumière du soleil spirituel, alors celle-ci sera envoyée dans les coins et recoins les plus sombres de notre être. Tout notre être commence à vibrer dans la pureté de l’esprit.
Car le but essentiel est l’union avec Pamina, l’image de notre âme atteignant le Divin.