Des dimensions supérieures de développement
Dans son livre Thiaoouba, la planète dorée,[1] Michel Desmarquet esquisse les propriétés merveilleuses de ces êtres humains indivis. Dans sa description, il s’agit uniquement d’êtres humains auxquels le Créateur a donné la possibilité de se régénérer, pour arriver finalement à un être hermaphrodite. Un être sur le chemin de la perfection qui croît spirituellement à travers neuf étapes de développement. Des étapes qui correspondent aux dimensions de la réalité universelle, que l’on peut décrire comme étant planétaire et psychique-énergétique. Cet être humain, existant selon Desmarquet à partir de la cinquième dimension, possède alors des qualités légèrement plus féminines que masculines, notamment en apparence : le visage et l’élégance du mouvement sont davantage déterminés par les valeurs d’harmonie et de beauté, avec lesquelles une caractérisation de « mâle demoiselle » semble plus pertinente que, par exemple, « damoiseau féminin ».
Le livre se termine par un puissant hommage au créateur du Tout, qu’il interprète hermétiquement, et cet hommage possède la qualité et la teneur du chant de louange d’Hermès.[2]
Amour et compassion
Si la conscience humaine est en route vers les valeurs du Verseau, comment s’effectue l’élévation du taux vibratoire de l’unité, de la liberté et de l’amour ? Si l’éther de feu de l’impulsion christique peut être assimilé, quel est le rôle de l’amour ?
C’est un amour qui porte son attention sur le monde et l’humanité à partir d’une unité élevée et dans la liberté. Au cours de ce siècle, il devient de plus en plus clair que cet amour attentionné n’est pas tant un « amour de ». L’amour du Verseau est plus impersonnel et sans égard pour la personne. L’empathie peut, par trop d’attachement, aspirer les gens dans une émotion négative, mais la « compassion » indique une implication. L' »attention » de la compassion reste concentrée de manière positive, mais ne s’attache pas inutilement (pendant longtemps) à une force rayonnante. Dans son livre Humanité, une histoire optimiste,[3] Rutger Bregman dit :
Tempère ton empathie, entraîne ta compassion, et sache discerner la différence importante. Alors que l’ère des Poissons était encore dans la triade : foi-espérance et amour, mais surtout l’amour,[4] le Verseau nous enseigne : unité-liberté-amour et le plus grand des trois est l’amour.
Le non-attachement prévient la perte
Dans la vibration du Verseau, aimer n’est pas une forme d’attachement, simplement parce qu’il n’y a pas de perte. Parce qu’il n’y a pas d’accaparement. En réalisant que ce à quoi vous vous accrochez se perd tôt ou tard, mais que ce que vous laissez libre reste avec vous. Et enfin, le mystère : ce que vous lâchez vous revient. Comme renouvelé. C’est la gestion de l’énergie qui consiste à
tout recevoir, tout donner et ainsi tout renouveler.[5]
Un état naturel dans cette réalité est l’amour sans attachement. Et c’est seulement à partir de la liberté que cet amour peut être donné, rayonné, octroyé. L’unité ne prend pas cette liberté en otage, car le point de départ est :
Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père.[6]
Une déclaration éminemment reliée au Verseau. Si l’unité devait prendre la liberté en otage, il n’y aurait qu’une unité forcée, et non la fin de l’asservissement, l’une des caractéristiques si importantes pour l’expérience du Verseau.
L’esclavage ?
Pour cela, il est nécessaire que l’état d’esclavage actuel soit conscientisé : que nous réalisions que nous sommes asservis et que nous contribuons nous-mêmes à créer et à maintenir cet esclavage. La dépendance à l’information numérique en général, et au smartphone en particulier, peut être considérée comme un exemple de cet esclavage. Ce qui ne veut pas dire que l’asservissement au « système » financier-économique serait moindre. La pandémie actuelle est utilisée, sciemment ou inconsciemment, pour favoriser cette dépendance : la communication en dehors du smartphone, de l’iPad, du portable et de l’ordinateur est rendue plus difficile. Par exemple, il y a le projet d’une « application santé » que vous êtes censé installer.
D’un point de vue positif, on pourrait également dire que la distanciation sociale, une autre mesure que la société semble s’imposer à elle-même, favorise une attention impersonnelle en accord avec l’amour-vibration actuel de l’âme du Verseau. Après tout, la compassion reste certainement possible, et l’empathie négative est souvent évitée par l’absence de contact physique. Et une distanciation physique plus que victorienne diminue aussi clairement l’attention et l’attachement aux personnes, aux choses, aux objets.
Diffuser la peur
Mais en y regardant de plus près, chacun se rendra compte qu’avec cette approche, la liberté n’existe pas. La base de la distanciation sociale est la peur et le désir de contrôle. Tous deux contraires aux conditions essentielles de la formation de l’âme à l’ère du Verseau. L’amour dans son sens le plus élevé n’a aucune chance de se manifester sur cette base.
Une grande partie des relations humaines dans l’ère du Verseau à venir dépendra du progrès de la conscience des individus par rapport au changement qui se produit, à savoir l’élévation du taux vibratoire. Celle-ci est souvent liée au facteur » astral » : cette élévation nous amènera-t-elle à un niveau d’unité réellement vécue, par l’action des forces de lumière en nous, ou nous laisserons-nous rétrograder à un nouveau point de départ dans la dualité, jusqu’à ce que la lutte de tous contre tous mette fin à tout ?
Autoréalisation de « l’observateur ».
Dans cette unité, celui qui se « désengage » a acquis une capacité très importante pour sa nouvelle indépendance. C’est ce qu’on appelle généralement la « réalisation de soi » et c’est en fait un « acte » du Verseau par excellence. Il est évident que la réalisation de soi a besoin de liberté, tant que cette liberté se manifeste avec amour et unité. La perception est ici centrale.
L’être humain en tant qu’observateur possède quelque chose de spécial. Un observateur co-crée la réalité et contribue à façonner la réalité qu’il ou elle observe. Le point de vue que vous adoptez en tant qu’observateur est déterminant pour la réalité que vous vivez. Il s’agit d’un aspect de la mécanique quantique qui détermine directement la grande importance de l’observateur en tant qu’être potentiellement créateur. L’observation deviendrait ainsi magique, en tant qu’acte créatif qui donne également forme et contenu à la réalité.
Maintenant, bien sûr, nous sommes assez lucides pour voir que cette perception créative ne peut pas englober la totalité de la réalité. Vous ne pouvez pas dire : « Je crée tout » ; c’est absurde. La réalité matérielle ne peut pas être simplement dématérialisée, ou « immatérialisée » par un vieux concept. Vous ne pouvez pas la transformer en quelque chose d’essentiellement différent par une « vision magique ». Cela reviendrait à une variante sympathique de la pensée magique.
Mais nous pouvons bien sûr « charger » la réalité matérielle de notre attention, et cela a certainement un effet. Prêter attention à quelque chose ou à quelqu’un implique une énergie magnétique. Cette énergie est généralement chargée de sympathie ou d’antipathie, car notre conscience du bien et du mal est imparfaite et immature. Notre perception n’a pas encore atteint le stade de « l’observation désintéressée ». C’est-à-dire une observation dans laquelle notre désir et notre volonté ne s’interposent pas entre nous et l’objet de la perception.
Les limites de la perception par les cinq sens
L’attention que l’on porte à tel ou tel sens, par exemple la vue et l’ouïe, détermine le niveau vibratoire de l’action magnétique. Vous dessinez avec elle une ligne magnétique, pour ainsi dire. Cette ligne provient de votre conscience. Tout cela est très direct et extrêmement rapide. Mais l’attention ne se limite pas à donner. En recevant de l’attention, ou plutôt en étant ouvert aux radiations du monde, il y a une limite, exprimée en longueur d’onde et en fréquence. Cette limite se trouve bien sûr en premier lieu dans la quantité d’impressions que vous pouvez intégrer dans votre conscience et votre vie quotidienne. Si vous ne pouvez plus faire face à la quantité d’impressions, parce que vous ne pouvez plus diriger votre attention, il est préférable de segmenter – de séparer temporairement les choses – plutôt que d’intégrer. Mais la qualité est bien plus importante, tant pour donner que pour recevoir de l’attention. Car par cela, la conscience peut construire ou co-créer, maintenant qu’une période d’élévation du facteur astral de la terre et de l’humanité est arrivée.
Il y a une limite naturelle à la réception de l’énergie d’attention, et elle peut être franchie. Dans l’art, cette qualité se reflète par la beauté : au paroxysme de la beauté, lors de la réception des impulsions, il y a souvent une « émotion », ce qui signifie que l’impulsion esthétique nous touche si fortement qu’elle nous fait monter les larmes aux yeux. Si nous y parvenons tout juste, une élévation de la conscience ou une expérience de silence et d’harmonie intense peut survenir. Pourquoi est-ce une limite pour certains ? Parce qu’alors l’impulsion de beauté ne peut être supportée, ce dont on se rend compte intuitivement. Il s’ensuit la désactivation de la réceptivité. On sait presque immédiatement, dès la perception, qu’on ne peut pas gérer toute cette beauté. Cela peut même se produire lors de la contemplation de la nature. En raison de sa haute qualité, la beauté ferme immédiatement la conscience, on ne peut pas y résister. C’est le syndrome de Stendhal : « la beauté est intolérable ».
Quelque chose de semblable peut se produire par rapport au vrai, c’est-à-dire aux hautes vibrations de l’attention énergétique qui ne peuvent être assimilées consciemment par notre organisme. La somnolence survient alors et on peut vraiment s’endormir.
La création par une qualité d’âme supérieure
Il est donc très important de prêter attention aux exigences qualitatives de la co-création pendant le « changement » ou élévation des vibrations qui se produit actuellement dans l’atmosphère. Nous devons, en quelque sorte, « télécharger » les nouvelles énergies afin que les nouvelles valeurs humaines du Verseau puissent se former en nous. Dans le triangle équilatéral et dynamiquement cohérent de l’unité, de la liberté et de l’amour, la co-création est une certitude. Cependant, lorsque l’on s’efforce d’atteindre séparément l’unité, la liberté ou l’amour dans la dualité, les frontières de la Loi finissent par bloquer notre progression. Nos yeux et nos oreilles se heurtent alors à ces limites dans leurs perceptions, même si nous pouvons être émus par la beauté et endormis par le vrai.
Quelle perception peut conduire à une contemplation désintéressée dans laquelle notre volonté et notre désir ne viennent pas s’interposer entre nous-même et ce que nous percevons ?
C’est la perception de l’âme. L’organe de perception qui nous relie à l’entrée dans le domaine de l’intuition, à savoir le troisième œil, est la porte d’entrée vers des dimensions supérieures, simultanément reliées à l’unité et à l’amour.
La co-création de cette perception est-elle alors exempte de désir et de volonté ? Y a-t-il formation de quelque chose, c’est-à-dire d’une énergie, lorsque tout est devenu statique et silencieux grâce à la neutralité et à l’objectivité ? La co-création de la réalité peut-elle réellement avoir lieu ?
Oui, c’est possible. Car la nouvelle conscience se forme selon la volonté du Tout, qui règne désormais sur le système humain à partir de la perception de l’âme, à partir du troisième œil. C’est la volonté et le désir du Créateur unique et illimité, qui correspondent avec l’être humain délivré de la dualité et devenu indivis dans l’Un. Grâce auxquels le pouvoir co-créateur de l’Amour peut se manifester comme un transfert d’énergie vers la réalité. Cet amour ne s’attache pas aux objets, aux personnes, à la nature, mais libère les forces de lumière pour rendre possible la transition vers le Verseau.
Références :
[1] Michel Desmarquet, Thiaoouba, la planète dorée, Bookelis, 2015.
[2] J. van Rijckenborgh, La Gnose originelle égyptienne, tome 2, chap. 33, Rozekruis Pers, Haarlem 2017.
[3] Rutger Bregman, Humanité, une histoire optimiste, Le Seuil, 2020.
[4] Paul, 1 Corinthiens 13:13.
[5] J. van Rijckenborgh, La Gnose originelle égyptienne, tome 3, chap. 13, Rozekruis Pers, Haarlem 2017.
[6] Jean 14:2.