Sa tombe est comme un programme intemporel. Entourée d’une grille représentant des pentagrammes de fonte blancs, elle représente les clés du chemin de l’homme spirituel nouveau : sagesse, vérité, vertu, amour, rectitude. Journellement, des dizaines de Bulgares viennent au jardin des roses du cœur de Sophia où le maître de sagesse Peter Deunov est enterré. Ils réfléchissent ; ils entendent une musique intérieure ou lisent un texte parmi ceux de l’immense héritage spirituel de ce maître.
Ce testament spirituel comprend plus de 7 000 conférences. Elles sont approximativement à grouper en quatre parties. Dans les nouvelles du dimanche soir (édition de cinq heures), Deunov, appelé aussi Beinsa Douno, entretient ses élèves et ses auditeurs du « nouveau ciel » ainsi que de la « nouvelle terre » et à la même heure, il traite « des forces vivantes de la nature et du cosmos » puis, le vendredi à cinq heures, « l’homme nouveau » constitue son sujet central.
Amour, Sagesse et Vérité
« Ayez l’amour du parfait chemin de la vérité et de la vie,
Le Bien comme fondement de votre maison,
La Rectitude comme critère,
L’Amour comme parure,
La Sagesse comme vêtement,
Et la Vérité comme lampe.
Et je me manifesterai à vous ;
L’accomplissement de la volonté de Dieu
Constitue la force de l’âme humaine. »
Cette citation constitue la base sur laquelle Deunov édifie son « nouvel enseignement ». Celui-ci comprend trois principes fondamentaux :
Pour commencer, l’Amour suscitant la vie véritable ; ensuite la Sagesse qui engendre la lumière et la véritable connaissance ; et enfin la Vérité qui procure la liberté pleine et entière. Mais, de ces trois principes, l’Amour demeure toujours le leitmotiv. « Mon enseignement traite de la nature vivante, des êtres humains et des acquis intellectuels de ce monde, mais principalement de Dieu, car c’est un enseignement portant sur l’Amour, selon Deunov.
Épanouissement de l’âme humaine
Pour Deunov, l’humanité se trouve actuellement à un tournant du point de vue spirituel. Jusqu’à présent, l’âme humaine n’était qu’en « bouton ». Mais à notre époque, ce bouton commence à s’ouvrir. C’est l’un des plus grands événements universels que l’on peut qualifier « d’épanouissement de l’âme humaine ».
« Vous êtes des âmes qui proviennent de l’Esprit de Dieu, et maintenant, vous avez la possibilité de fleurir et de porter des fruits. Cela sera agréable à Dieu. Cette pensée sera déposée à la base de votre existence de telle sorte que vous finissiez par comprendre le sens de la vie et que vous trouviez toujours le Seul et Unique Chemin. »
Sur ce Chemin se trouvent donc des difficultés et des pièges, ce que Deunov ne passe pas sous silence. L’être humain doit toujours tenir compte de sa double nature : matière et esprit. L’élément matériel est « empaqueté » dans la personnalité. On le remarque aux caractéristiques opposées de la joie et de la douleur, de l’amour et de la haine, de la jalousie et du dévouement. Celui qui agit extérieurement avec sa personnalité se trouve encore sur la marche « inférieure » de sa vie.
À l’origine de la personnalité se trouve la conscience, la mère de la personnalité : le « moi » en est le père. De ce point de vue, la conscience – le soi inférieur – et le moi, le soi supérieur, sont issus de la personnalité. Au-dessus de ces deux, se tient la Monade divine, au-dessus de laquelle se présentent l’âme divine, et encore au-dessus, l’esprit divin.
La « petite classe » préparatoire
Selon Peter Deunov, la vie de la personnalité ne constitue en fait que la « classe préparatoire de la grande école de la vie ».
« La personnalité humaine représente la vie charnelle, et le divin en elle, c’est la vie de l’esprit. Comme la vie de l’esprit occupe la première place, la personnalité doit se contenter de la place inférieure. Là où vit l’esprit, meurt la chair. Là où vit la chair, là meurt l’esprit. Pourquoi? Parce que leur nourriture n’est pas la même. L’esprit ne peut pas bien mener sa vie avec la nourriture de la personnalité ; il possède sa propre vie. »
Pourquoi la personnalité ne peut donc pas vivre en harmonie avec l’esprit ?
Deunov hésite souvent à traiter ce sujet : « Cela vient de ce que ces deux ont changé de place. Mais un jour, comme tout finit par trouver sa place, la personnalité et l’esprit seront réunis et en harmonie. La personnalité prendra conscience que l’élément divin s’éveille en elle, qu’elle ne vit pas que pour elle-même et qu’elle doit tendre la main à l’âme immortelle en tant que porteuse de pureté, de sainteté, de fraternité, d’harmonie et de paix ».
Gandhi
Peter Deunov fut souvent considéré comme un héritier de la tradition spirituelle profondément enracinée des Bogomiles de l’Europe de l’Est. Avec son message d’amour, il a voyagé dans le monde entier. C’est ainsi qu’en Inde, il eut Gandhi parmi ses élèves. Dans chaque pays, il fit des milliers d’adeptes unis dans la Fraternité Blanche Universelle.
Les autorités de sa patrie le redoutaient mais le respectaient. Cela apparut au cours de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il fut consulté sur la possible poursuite des Juifs dans son pays. Son autorité naturelle était si grande que son message d’amour fut décisif : pas un seul Juif ne fut poursuivi en Bulgarie.
Après les événements de 1989, Deunov occupa une place d’honneur dans la mémoire collective des Bulgares. Cela apparut en particulier lors du choix du « plus grand Bulgare de l’Histoire ».
Le maître de sagesse Deunov finit en tant que second.
Littérature :
Beinsa Duno – Peter Danov, Die Herrlichkeit des Lebens, eine Sammlung von Vorträgen, Sofia 2007 (English: The Beauty of Life, collection of lectures, Sofia 2005)
Peter Deunov, The high Ideal, lecture of the General Occult Class held by the Master Beinsa Douno on September 11, 1923 in Sofia, Sofia 2003
The Master Peter Deunov – Beinsa Douno, The mindful Heart, collection of lectures, Sofia 2003
Beinsa Douna (The Master Peter Deunov), The Salt, Sunday lectures, 1917 – 1919, Power and Life series, vol. III, Sofia 2003
