Le pouvoir des idées

Le pouvoir des grandes idées est l'une des principales sources d’évolution de l'humanité. Les idées possèdent un pouvoir qui nous ouvre des périodes culturelles florissantes et qui, en même temps, nous accompagne dans les phases sombres et douloureuses de notre développement.

Le pouvoir des idées

 

En l’homme, le potentiel de ces deux formes de pouvoir est présent. Dans la zone de tension entre ces deux impulsions, l’être humain peut évoluer par l’expérience, et est capable de découvrir la source au-delà de ces deux structures de pouvoir. Commence alors un devenir d’un genre particulier : une lutte dans laquelle la force de l’habitude s’oppose à la force du silence et de l’amour, un devenir qui appelle à des aventures toujours nouvelles, avec en arrière-plan l’aspiration à la liberté.

L’homme ne voit bien qu’avec le cœur

« Le pouvoir est un effet », « le pouvoir est liberté de mouvement », voilà comment le philosophe social Martin Saar définit le pouvoir.  Il agit comme une force motrice qui a déclenché de nombreuses impulsions évolutives, tout en en empêchant d’autres. Le pouvoir n’est pas tangible et ne devient reconnaissable que dans ses effets. Ses racines restent invisibles, voire cachées dans l’inconnaissable. Il existe un moyen de prendre conscience de cet « inconnaissable » si l’on s’arrête après de nombreuses expériences, souvent douloureuses, et qu’on laisse s’effacer, de manière consciente, tout ce qui a été, par le pouvoir de l’œil intérieur, l’œil du cœur.

Un credo : avec la technologie, tout peut être guéri

Tout au long de notre histoire, il y a toujours eu de grandes personnalités qui ont eu une influence sur la croissance et l’évolution de l’humanité. Parmi elles, le philosophe et scientifique Sir Isaac Newton (1643-1727). Il a défendu le développement d’une science rationnelle qui, même en période de pandémie comme celle que nous connaissons actuellement, a toujours le pouvoir de rassurer les gens. Une partie du credo de la science d’aujourd’hui est la certitude que les conséquences du mode de vie destructeur de l’humanité actuelle peuvent être contrées par ses découvertes. L’esprit rationnel s’est développé au cours des derniers siècles grâce aux lois d’une science qui veut atteindre la vérité en se séparant de la perception et de l’intuition. Cela a produit une humanité qui n’est plus consciente de ce que signifie vivre en harmonie avec la nature et ses créatures.

Isaac Newton était le dernier des magiciens

Lorsque les écrits de la succession d’Isaac Newton ont été proposés à l’université de Cambridge, celle-ci s’est montrée peu intéressée. Ce n’est que lorsque l’économiste John Maynard Keynes (1883-1946) les a achetés lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s, et les a étudiés, que ces écrits ont révélé un Newton très différent. Keynes a découvert les penchants mystiques et alchimiques de Newton et a décrit cette facette inconnue du naturaliste dans une conférence donnée à la Royal Society en 1942. Il a déclaré :

« Newton n’était pas le premier de l’âge de la raison, mais plutôt le dernier des magiciens, le dernier des Babyloniens et des Sumériens, le dernier grand esprit à regarder le monde visible et intellectuel avec les mêmes yeux que ceux qui ont commencé à construire notre patrimoine intellectuel il y a un peu moins de 10 000 ans ».

Personnages clés et idées formatrices

À maintes reprises, il y a eu des idées formatrices pour une époque de l’humanité. Dans la biographie de Newton, qui a été caractérisée par des travaux scientifiques fructueux et des questionnements intérieurs personnels, un mélange particulier de pouvoirs individuel et supra-personnel était évident. Le supra-personnel était clair dans l’idée d’un être humain rationnel, dans la formation duquel il a joué un rôle majeur. « Rien au monde n’est si puissant qu’une idée dont le temps est venu » (Victor Hugo). Les nouveaux développements, amenés par des personnalités importantes, ne sont cependant pas de nature individuelle : ils interagissent avec l’esprit lumineux d’une époque, faisant naître une nouvelle période culturelle florissante.

Bien que l’idée de l’esprit mathématique rationnel ait été réalisée individuellement et qu’elle ait été occultée par la nature introspective d’une personnalité conflictuelle, le niveau spirituel, non individuel, est devenu visible du vivant de Newton. Mais il ne s’est pleinement épanoui qu’après sa mort, lorsque, au fil du temps, sa vie a été replacée dans un contexte historique. Alors que sa puissance individuelle se manifesta dans son combat perpétuel avec les philosophies contemporaines et dans sa lutte pour son propre équilibre intérieur, la puissance lumineuse brillante de son esprit resta formatrice au-delà de la fin de sa vie.

Newton, alchimiste et spécialiste des sciences naturelles

Newton se trouvait au seuil d’une ère nouvelle en tant qu’alchimiste et scientifique naturel au sens moderne du terme. En tant que mathématicien, il était un champion de la pensée rationnelle et en même temps, comme le décrit Keynes, le dernier grand magicien. En dépit de ses difficultés personnelles, il a porté la science sur de nouvelles bases qui, de nos jours, sont constamment remises en question et réévaluées, près de 300 ans après sa mort.

Chez Newton, deux facettes du pouvoir sont évidentes. Il y a un pouvoir qui fait naître le mouvement et le développement à partir de la lumière la plus haute et la plus pure, et il y a un pouvoir dans lequel sont impliquées les forces du passé, des ténèbres et de l’ignorance. Toute sa vie, « Newton l’inconnu » a essayé d’explorer les deux aspects de ces forces, comme le montre son héritage écrit. Mais ce que l’on retient de sa vie, ce sont surtout les fondements d’une science rationnelle qu’il a posés.

Le côté lumineux et le côté obscur du pouvoir

Il n’est pas toujours facile de décider si un côté lumineux ou obscur du pouvoir est à l’œuvre lorsqu’une idée nouvelle voit le jour. Du vivant de Newton, la science rationnelle était une idée puissante dont la lumière promettait aux gens un avenir meilleur, une vie meilleure. À notre époque, cependant, cette idée semble s’être quelque peu assombrie au vu des nombreuses personnes qui ont souffert des conséquences négatives de son développement. Ainsi, le pouvoir des grandes idées peut parfois être considéré comme un ensemble de structures holographiques qui sont holistiques par elles-mêmes, et multidimensionnelles selon leurs origines supérieures. Dans notre monde à trois dimensions, elles déploient leur nature changeante, à la fois lumineuse et obscure. Elles apparaissent en différents endroits à différents moments comme étant la source de périodes culturelles florissantes, pour ensuite recouvrir la même région d’obscurité et de souffrance au fil du temps.

Au-delà de la lumière et des ténèbres

Mais que se passe-t-il lorsque nous abordons d’autres dimensions, ces domaines qui se trouvent au-delà des limites du monde connu ? Newton a dû être confronté à cette question. Il a passé sa vie à chercher la pierre philosophale. La question de savoir comment l’homme évolue au-delà de lui-même a également pu l’occuper. Nous voyons ici comment Newton, en cherchant à rendre ce monde meilleur, a cherché l’inspiration dans les domaines spirituels. Ici, le pouvoir ne se présente plus sous la forme habituelle de la structure lumineuse ou obscure.

Maintenant, après une longue lutte épuisante, nous apprenons, dans un premier temps, la valeur du lâcher-prise total, de ne pas chercher la victoire ni d’éviter la défaite. Au-delà de la polarité lumière/ténèbres, l’homme trouve le repos. Il écoute le puissant chant du silence, qui raconte l’histoire de son origine. Il s’agit d’un temps où tout le pouvoir de la création n’était ni lumière ni obscurité.

Ce « pouvoir primordial », le pouvoir de la création, est une pure offrande. La lumière et l’obscurité de cette puissance ne sont devenues effectives que lorsque l’homme a entendu les mots : « je suis le Seigneur ton Dieu, tu n’auras pas d’autres dieux que moi ». Le don issu du silence peut attirer l’homme vers l’intérieur à un certain moment de son évolution. En écoutant attentivement le chant unique qui naît du silence, il entend le message suivant : « écoute plus profondément, perçois Celui qui est toi-même ». Ici, le pouvoir se manifeste par le fait que l’homme extérieur se retire de plus en plus, devenant de plus en plus l’oreille qui écoute le silence intérieur, l’unité intérieure. À ce niveau, il fait l’expérience du pouvoir créateur.

 

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Date: août 21, 2021
Auteur: Heiko Haase (Germany)

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